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A la découverte du Cameroun
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2 avril 2010

2.4 - Bamenda

Il y a deux jours, nous sommes allées à Yaoundé pour aller sur internet, j'en ai profité pour racheter un téléphone car j'utilisais celui de Christel. J'en ai pris un qui me permet de mettre deux cartes sim simultanément dedans, c'est très pratique ! J'ai en même temps mon numéro du Cameroun et de France dessus ! Cependant je n'ai plus vos numéros de téléphone, donc précisez vos noms si vous en envoyez !

Le lendemain, réveil 6h par Blasius "on va à Bamenda non? Dépêchez vous le bus part dans 10 min"... OULA. On se presse à faire son sac, et on part au bus. Bien que Blasius ait déjà pris nos billets, comme nous n'étions pas là, nous n'avons pas été mise dans le premier car, qui était nécessaire pour arriver à Yaoundé à temps pour prendre l'autre bus pour Bamenda... Tant pis, on attends que le 2ème se remplisse, puis nous partons. Nous ratons effectivement le bus, et décidons de prendre le bus pour Bafoussam, puis la correspondance pour Bamenda.

Problème, il faut attendre Jonas... Nous ratons le bus de 10 min !!! 1h d'attente, plus le temps de 'préparation' du bus... Nous sommes à 5 dans chaque rangé... Comme dans le bus pour Essé, alors que là nous avons 4h30 de route !! On supporte... De l'attente, de l'attente, alors que nous sommes déjà tous entassés dans le bus, et qu'il fait très chaud ! Les gens se plaignent, moi j'en ai marre. Etant coincé au fond du bus, j'ouvre la fenêtre et saute dehors prendre l'air, Christel me suis, sous l'étonnement des autres personnes. Cela arrive souvent que les gens sortent par la fenêtre, car depuis derrière il est impossible de sortir par la porte sans faire se lever tout le bus, mais pas trop de la part des femmes, encore moins 'blanches' ("vous faites ça aussi chez vous?").
Mais c'est un des charmes d'ici, il n'y a rien qu'on ne puisse faire qui paraisse "étrange" ou "pas civilisé". La vie est plus simple.

J'aimerai faire une parenthèse; pour dire que je trouve cela important de voyager, et de voir les différentes sociétés, ainsi on voit ce qui est commun à chacun d'entre nous, la 'vraie' valeur des gens, comparé à ce qui n'est que ancré dans nos mentalités à force de vivre dans une certaine société.
C'est mon point de vue, mais quand je vois les enfants d'ici, tellement responsable pour leur âge, qui s'occupent de leur frères et sœurs. Ils vont puiser l'eau dans le puits chaque matin pour se laver, en portant le seau lourd à bout de bras sur leur tête (le plus petit que je connaisse bien, Daniel, a 7ans), ils ont plus de respect face à cette ressource, comparé à nous qui n'avons qu'à tourner le robinet pour avoir l'eau à profusion. De même lorsqu'ils cherchent l'eau à la source.
De même, ici, comme il n'y a pas l'argent, tout le monde, et même les jeunes, possède une parcelle de terre qu'il cultive. Il ne suffit pas d'aller au supermarché pour acheter ses tomates, chaque aliment est le fruit d'un travail physique important, de ce fait il n'y a pas beaucoup de gachi de nourriture, de plus chaque repas est long à faire, alors la plupart des repas sont précédés d'un moment de silence, où on remercie pour l'assiette remplie qui nous fait face, et où on pense à ceux qui n'ont pas de quoi manger à leur faim.
Beaucoup d'enfants travaillent, certains ont 8 ans, et n'ont pas d'autre moyen de survivre qu'en vendant de l'eau (ce qui évite d'aller puiser), des mangues qu'ils ont cueillis, des beignets que leur mère a fait... L'école n'est pas possible pour tout le monde.

Je viens de finir le livre "Enfant de la rue et de la prison dans une ville africaine" de Yves Balaam qui se lit rapidement et que je recommande pour avoir un peu une vue sur la situation des enfants ici. (le livre traite des enfants des rues de Yaoundé, et comme il est facile de se retrouver en prison pour rien, et y "faire sa vie" ...)
Beaucoup de citations laissent passer des messages intéressants.
"Pourquoi donc certains enfants cherchent ils par tous les moyens à travailler tandis que d'autres, dans un autre hémisphère, ont droit à l'école et aux loisirs ?"


Je pense qu'il est important de ne pas avoir tout aussi 'facilement', car la difficulté du quotidien rend compte de ce qui 'est' vraiment. Ainsi les gens d'ici ont beaucoup plus de respect face à la nourriture, à l'eau, à l'électricité, et beaucoup moins face à l'argent. Ici on dit "l'argent c'est zéro", et beaucoup nous offrent des choses en précisant que "la relation est plus importante que l'argent ; l'argent ça part, l'amitié non ; on n'emportera pas notre argent au paradis, les liens que tu crées avec les gens resteront même après ta mort".

"je n'ai pas d'argent, mais je suis riche d'amour"

Chez nous, comme il est aisé de faire à manger, d'avoir de l'eau, ces choses paraissent banales, et la douche, le repas, l'eau, la lessive etc sont vite expédiés et nous passons à autre chose. Ainsi, c'est sur, les enfants ont plus de temps pour les loisirs, la télé, les jeux vidéos... Et on voit une génération d'enfant gâtés qui n'ont que peu la notion de respect des choses simples.

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En tout cas, je voudrais juste dire que le sens du partage et de la fraternité est très développé ici, et que lorsqu'on arrive dans la petite case d'une famille très pauvre, qui nous font partager leur repas journalier, nous offre un de leur ananas, et au final, nous offre tout ce qu'ils ont à offrir, c'est un plaisir immense, car c'est ce qu'ils ont de plus cher n'ayant pas vraiment de biens matériels.


Je ne critique pas, je constate, (et cela n'engage que moi).
Après il est sur que tout n'est pas non plus rose, et que comme partout, il y a son lot de "plus et de moins". Mais là je parle des choses qui se passent dans les petits village, non pas dans les grandes villes où la corruption est aussi très développée...


Bref, nous arrivons à Bafoussam vers 20h... Nous aimerions resté prendre un hôtel ici, et rejoindre Bamenda demain, mais Bafoussam est réputé pour ses bandits et Blasius ne veut pas nous laisser seules ici. Nous prenons alors le bus pour Bamenda à 20h30... Encore 2h de route coincés comme des sardines... La route est très mauvaise, et très dangereuse ! Des panneaux indiquant "5morts ici" etc, se suivent et s'enchainent... Le bus saute dans tous les sens, et mon estomac commence à ne plus apprécier du tout, j'ai des nausées comme après les 15 premières heures de train que nous avions pris !

Nous arrivons enfin, 22h30... Maintenant il faut trouver un hôtel. Le premier est plein, nous partons, le deuxième nous offre une chambre pour 3 jours à 12 000 FCFA chacune. On entre, on prends une douche (youpi !!! 2ème douche en 2 mois!) et hop, dodo.

Bamenda... Nous sommes arrivée depuis le haut d'une colline, et j'ai été surprise de vois un paysage qui ne m'était pas inconnu ! En effet, ce paysage de nuit, éclairé, je l'ai vu depuis l'avion !!! J'ai cru que c'était Yaoundé la première fois.
Il semble que Bamenda soit plus développé que Yaoundé au niveau des construction.

Ici, les gens parlent anglais. Bamenda, et le nord ouest du Cameroun, est plutôt anglophone. Nous travaillons un peu notre anglais ! Bien que le patois d'ici soit le pidgin, un patois issu de l'anglais. Ainsi, pour demander comment ça va, "how are you?" est remplacé par "how", et pour demander "comment ça va?" on dit "now how?".
De même, pour dire "vient" on ne dit pas "come" mais "cam".

On sent les changements climatiques actuels ici... La saison des pluies commencent normalement le 15 mars, et depuis nous sommes toujours en saison sèche, les habitants ont un peu de mal pour leur culture...

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Commentaires
M
Oui, je pense que dans ce triste monde, il y a encore des êtres humains qui pensent avec autre chose que leur porte monnaie.... ton expérience est profitable. Tu touches du doigt les vraies valeurs humaines.<br /> Je suis très fière de toi.<br /> Qu'en est-il de ton petit soucis de "santé" ? as-tu fait les examens que je t'ai conseillés ?<br /> Je m'occupe de tes dossiers d'inscription pour le master de l'an prochain. Ne t'inquiète pas!! Tu nous manques beaucoup, je t'aime. Maman
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