12.3

Retour d'électricité ! Apparemment la ligne sur laquelle était tombé l'arbre a été réparé.
Entre temps, nous sommes allée à Yaoundé, pour acheter du plastique pour entourer ma pépinière, et pour les semences de Christel.
Finalement, ça ne m'ennuie pas plus que ça mon doigt, si je n'avais pas eu d'accident, j'aurais surement repris depuis longtemps la moto, et un accident avec une personne X aurait surement été moins bien géré qu'avec Guy qui a su maintenir la moto droite. Et il y en a souvent souvent !

Sur le retour de Yaoundé, le bus ralenti, on voit un jeune homme allongé par terre, en pleurs, un deuxième qui se relève et tente de tirer son ami sur le bas côté... Une moto allongé 2 mètres plus loin. Le jeune homme a l'air en mauvais état et ne semble plus contrôler ses membres.
Le bus dépasse et continue sa route...
Ici il n'y a pas d'ambulance, ni même de pompiers, à l'hôpital je n'ai vu que les taxis arriver dans l'hôpital, avec des gens allongés tant bien que mal sur la banquette (en sachant qu'ils sont toujours là pour prendre d'autres personnes (jusqu'à 4 devant et 5 derrière !!) pour ne pas perdre d'argent).
J'ai amené du plastique de Yaoundé, pour entourer ma pépinière, et avec Christel nous l'avons cloué et fait un système d'ouverture par le dessus ! Ca nous a p ris un bout de temps, et par la suite nous avons manger du 'coq', 'coque', je ne sais pas, il s'agit d'une herbe qu'on trouve dans la forêt, qu'on mélange aux arachides écrasés, à l'huile, au sucre... C'est bon !
Meilleur que le Ndolé, qui est TROP amer !

Nous partons brûler mon champs ! En achetant un peu de pétrole sur le chemin, nous nous 'amusons' à tout faire bruler (mon seul problème était de ne pas me retrouver coincée par les flammes qui prennent vite !!)
Je prends mon baton, j'allume par ci, par là, un peu plus ici.... Sous les cris de Hervé “C'est bon! Ça a pris, part. Pourquoi tu restes tout le temps devant ton feu ? Mets, pars, mets, pars... Ca va vite !”

On rentre se laver après une journée assez fatiguante sous un soleil brulant. C'est marrant, lorsqu'on passe dans des endroits d'Essé où je n'ai pas l'habitude d'aller, j'entends partout “Bonjour, Elodie !!” Surtout de la bouche des enfants, que je ne connais pas du tout ! Alors chaque promenade se ponctue de salutations et de mains serrés (avec le claquement du 3ème doigt, comme on le fait ici !)
Le soir nous allons boire un verre avec Guizo, JP et Christel. Dans un bar inconnu auparavant. L'électricité fait toujours des siennes avec ses allées et venues. La dame du bar nous dit “ah les blanches ! Ma fille court toujours dehors quand elle vous voit, et peut passer 10 min à vous observer quand vous passez ! Elle me dit “Y'a les tantines, y'a les tantines” et court vous voir par devant la maison, si elle était là, elle ne tiendrait pas en place!”
Les massages me font toujours un mal de chien, mais je m'habitue petit à petit, j'ai moins mal.

Ici, on réapprends vraiment la signification de “supporter” autant pour soi que pour le quotidien de tous. Tout le monde 'supporte' et ne manque pas de le rappeler. “Ca va aller, tu vas supporter”, “tu es grand, il faut supporter”...

Ici, “on se débrouille”, tout peu servir à tout, et chaque habitant va répondre “on se débrouille en Afrique”, si on demande 'comment va'.

Enfin, “PATIENCE”, inutile de venir ici si vous n'avez pas un peu de patience, le rythme de vie est “no stress” et RIEN ne commence à l'heure prévue. De toute façon, c'est rare que les gens aient des montres, et les portables sont souvent déchargés. Patience, aussi dans l'idée que tout le monde patiente, en attendant des changements radicales dans leur condition de vie.

Si vous saviez le nombre de personnes qui souhaite garder contact en France, l'un voudrait m'envoyer des ananas que je vends pour lui envoyer l'argent (...), l'autre voudrait que je prenne l'argent de son patron pour lui acheter un appareil de menuiserie qu'on ne trouve pas en bon état ici, l'autre voudrait que je lui trouve des contacts dans son domaine... J'ai aussi beaucoup d'hommes et de femmes à présenter (les frontières étant fermés pour la plupart, car les visas ne sont pas donnés (au niveau de l'argent, et de l'autorisation) beaucoup cherchent à partir voir autre chose que l'Afrique par le mariage).