24.02

Bon anniversaire Anne-So ! Courage pour les cours !
On va chercher les billets, j'en profite pour appeler mon ami reggae ragga ganja man Abdou pour qu'ils nous retrouvent avec son amie Bernadette. Il vient, je pensais qu'ils ne faisaient que passer, mais ils viennent avec nous au marché artisanal, Abdou nous amène partout gratuitement ! Il s'est réservé la journée pour nous, et nous partons donc au marché, ou il me négocie les prix, je prends une jolie machette artisanale pour Max, et je trouve 2 jolis portefeuilles en cuir, que Sahata pourra surement reproduire facilement, et qui sont très pratiques !

Je me prends des genres de petites spartiates et nous partons boire un coup chez la famille de Charles. La journée se résume à se balader par ci par là, sur la moto d'Abdou (imatriculée "ône love Zokora" sous les couleurs de la Jamaïque) pour 2 personnes, et en prenant un taxi moto pour les deux autres personnes.
On part acheter le produit pour faire le tatouage traditionel aux mains, puis on mets plus d'une heure à gauche à droite, chez leurs amis, pour trouver quelqu'un qui peut prendre le temps de nous tattouer les mains. Enfin, on trouve une petite musulmane à Bamienda(petite par la taille!) qui ne parle pas français, et qui accepte de nous les faire. En quelques minutes c'est fini. Elle me dessine aussi sous la main... Mais j'oublie le temps que ça sèche et je 'tattoue' mon pantalon en posant la main dessus.......
On repart en moto pour l'orphelinat, dire aurevoir aux enfants qui voulaient nous revoir. Avec toujours le magnifique paysage qui nous suit (hier, je parlais en fait de la zone de Bamienda... C'est splendide et j'adore rouler sur cette route!), les bras en crois pour me faire sécher les mains (et Bernadette derrière moi qui rit en me remettant les bras sur la moto !!).
On rentre préparer nos affaires, manger un bout (depuis hier, il fait faim!), et on repart pour prendre LE train.

Le train, l'affreux !! :
Départ à l'heure ! Qui l'eut crut. Nous partons à 18h. Puis 20 min après... On se trouve assez "penché" !! Le train à apparemment 'crevé' (mais je pense plutôt déraillé ?!), un homme de la 'sécurité' passe dans la wagon "les femmes et les enfants restent à bord, les autres, venez poussez!"
Puis, le train bouge, mais dans l'autre sens !!! On retourne à Ngaoundéré, ce n'est pas possible de voyager avec cette locomotive... Arrivé en gare, la voix "Arrivée du train pour Yaoundé!" tout le monde rit. On attends qu'une autre locomotive daigne arriver et qu'ils l'attachent.
Enfin, on repart, ce train est pire que le dernier ! Notre fenètre ne s'ouvre pas, on transpire à grosse goutte, Eliz, en face de moi, et à côté d'une dame qui a deux enfants, l'un sur elle, l'autre plus agé, à côté... Un sandwich !! Tout le monde est entassé, et le train est en facheux état, ça saute dans tous les sens, un peu comme sur un manège au parc d'attractions, quand on change de rail... Avec des coups de freins répétés assez souvent !!!
On est baloté dans tous les sens, et je n'envisage même pas l'idée de dormir. Mais j'essaie, et je profite d'un arrêt à une gare pour m'endormir (ici les arrêts ne sont pas de 3min comme en France, c'est "indéterminé", le temps que tout le monde monte, etc : patience!).
Je me réveillé de chaleur, nous sommes arrêté (donc le vent ne se faufille pas). Je ne vois pas Eliz, et beaucoup de monde ne sont pas là! (qu'est ce qui se passe !!)
Je sors du train, nous sommes arrêté en pleine brousse !!! En fait, lorsque je me suis endormie, on était déjà là ! Ca fait plus d'une heure !)
Un mec vient me voir "ah! j'allais te réveiller, vient voir l'Afrique, les problèmes, le train qui s'arrête on sait pas pourquoi et qui démarre plus, vient voir c'est quoi les problèmes de l'Afrique!!!!!!" *moi je suis dans le gaz et me contente d'un "hm,'fait chaud... =_=" -"En plus, il fait trop chaud oui! Les rails se sont tassés par la chaleur, on démarre plus!"
C'est un sacré energumène, il se prends la tête avec un autre dehors qui a aussi du mal à rester en place(qui s'appele Mani (cf suite de la soirée)). Moi je trouve que le ton est un peu haut, et enervé, mais ici, la polémique fini souvent par un regard, un sourire et une accolade "haaaa, mon frère". C'est chaleureux !
On est à côté de petites cases, le temps se fait long, une vieille dame sort, s'assoit, et commence à vendre ses poches de whisky ! On boit un peu, on se fait offrir des petits sachets (on est toujours le centre d'attention, comme on nous le dit desfois "je n'ai vu de blanche qu'à la télé"). Puis, elle arrive avec les bières à vendre. Le premier "Ici, en Afrique, le malheur des uns, fait le bonheur des autres, non!!!"
'Mani' vient nous voir, et on passe le reste du temps avec lui, à parler de tout et de rien, il vient de Awae, la ville à côté d'Essé! On l'invite à passer à l'occaz'.
Bref, un peu saouls, on entend le sifflet, le train va repartir !!! wouwou! (j'en avais oublié qu'il fallait remonter!), on m'aide à accéder à la porte (très haute comme il n'y a pas de marche pied de gare!).
Nos deux énergumènes sont avec nous dans le wagon, et viennent souvent prendre de nos 'nouvelles'.
On est resté en brousse depuis 3h déjà...
Je m'endors, assez facilement après ces quelques 'verres'. Et me réveille souvent, entre les changements de position obligés à cause des sièges inconfortables, de la chaleur, des gens qui bougent aussi, posent le pied par çi, par là.
Mon voisin préfère se coucher par terre, et je profite pour allonger un peu mes jambes. Il se relève, revient, repart..., sous mon siège il y a le petit de la femme qui dort, sous celui d'en face, son bébé. Bref, assez compliqué de trouver un arrangement pour ses pieds, sans écraser un petit.
Je me réveille encore, le train est de nouveau arrêté en brousse ! Pfff... On sort de nouveau. Tout le monde s'énerve, disant que les 'patrons' sont tranquilles dans leur bureau à encaisser l'argent alors qu'il y a tous les problèmes ici.
On repart (par pour longtemps, le train nous lache souvent...).
Le pire est l'atmosphère à l'interrieur, il fait très lourd, tout le monde est en sueur et entassé. Et pous ma part, les ordeurs de battons de manioc m'insupporte.
Vers 7h, ça ne va plus du tout, je me sens mal, j'ai mal au crâne, au ventre, d'être balloté comme ça me donne des vertiges. Je me lève, vait aux WC pour prendre l'air de la fenêtre, et me place derrière les gens qui sont à la porte (ah oui, les portes du train ne sont pas fermés !!! Les gens son debout, assis, sur les marches de la porte du train !! - faut pas tomber -), les gens fument aux fenêtres, les agents de la sécurité sont assis par terre et essaient tant bien que mal de se reposer un peu.
C'est quelque chose franchement, l'aller a été fatiguante, mais le retour... Je peux encaisser pas mal de choses et m'adapter, mais franchement je ne reprendrai pas le train en 2ème place (bien qu'en première il n'y ai que plus de place, ce n'est toujours pas le grand luxe!)
Les gens nous apprécient, des blancs avec eux, d'habitude (et c'est le cas), les blancs sont en classe couchette.
Mais nous voulions vivre le train comme les gens d'ici, et ne pas trop dépenser dans le train. De plus, Eliz n'a plus beaucoup d'argent avant de partir au Togo. Et c'est une expérience à vivre...
Au final, nous mettons 20h pour arriver (et en fait, nous avons de la chance, car il arrive que le train mette 2 jours). Les dernières heures me sont insuportables et j'ai envie de fracasser une fenêtre pour avoir un peu d'air.
Arrivées, exténuées, enervées, nous sortons de la gare... On voit des blancs, tout frais d'avoir bien dormi, passant par la sortie 'classe couchette', prévue pour eux. Un agent crie "classe couchette, sortie à gauche". Il me voit tourner à droite, me le crie dans les oreilles, j'accèlere, il me prends par le bras "CLASSE COUCHETTE, SORTIE A GAUCHE".............
" J'AI PAS PRIS LA CLASSE COUCHETTEEEEEEEUH!!!! :@ "
La classe couchette est presque le triple du prix normal.
On va dans un restau sympa, le serveur-cuisinier reste avec nous pour discuter, il nous a cuisiner un poisson (il en a mis 2!) avec des légumes et des frites de plantain.. HMMM, comme on apprécie après le voyage !!!
On va un peut au cyber, puis on repart pour prendre le bus 'Tendance' pour Essé, 2h et quelques... (toujours entouré d'un groupe de 'fan' qui attends notre numéro... A force c'est lassant, OK ils n'ont pas souvent vu de blancs, mais en vivant ça, je plains vraiment les stars !! - bien qu'on trouve toujours des gens sympas à discuter de cette manière, et qu'on ne s'ennuie jamais d'être toujours entourée, quand les gens ne sont pas trop collant).
Un bon lavage, et on retrouve l'équipe à la base, on danse, on rie, et on repart se coucher.

Pfiout, repos bien mérité!!!!

Je recois plein d'appel, de Abdou, de Bernadette, des sms de Alioum pour savoir si on est bien arrivée (on comprends pourquoi on nous appelle pour savoir si on est arrivée !!). Ils ont tous été vraiment très très gentils, et au final, on est parti sans connaître personne, mais on repart avec plein d'amis qui veulent nous revoir !
C'est le cas, je retournerai à Ngaoundéré, pour aller voir le lac de Mbalang avec Abdou et Bernadette (c'est rare de trouver des camerounais qui apprécient autant la nature ! On a aimé!), ainsi que pour escalader le mont Ngaoundéré.
Alioum va m'amener dans le Nord, à Maroua, pour qu'on aille visiter le parc naturel de Waza ! Mon rêve ici !!! Il est assez 'petit', et très concentré en animaux de toutes sortes !! J'ai tellement hâte!
Il a aussi un logement à Douala, on ira quand il passera à Yaoundé.
De plus, à la gare routière, nous avons rencontré un monsieur, qui parle souvent avec Guizo, il nous a proposer de nous loger à l'occasion à Kribi !!!
(nous n'avions plus assez d'argent pour y aller, et puis le temps presse, Eliz part bientôt, donc pas de Kribi pour cette fois).

Ici tu arrives sans rien, tu repars avec tout dans la tête, et plein de projet futur !

Et même des sms de 'Marco Bi', vous savez le chanteur reggae du cabaret, qui fait une tournée à partir de juin en France là. Il me fait trop rire :
"Bjr Elodie, ma Mélodie, comment tu va, je pense très fort à toi avec ton joli sourire critsaline argentine comme un ange, bisou, salut "et lise" de ma part, le raggae rasta man Marco Bi"
LOL ! C'est gentil, mais bon. (je vous passe les fautes lié au déchifrage tel que le 'Et lise").

Ah, ce que j'aime la mentalité africaine !!
Et puis ici, je trouve, on se bat pour de 'vraies' valeurs.
Le discours du serveur-cuisinier à table m'avait beaucoup ému, il lui est arrivé tellement de misère qu'en nous racontant sa vie il en a eu les larmes aux yeux. Il cherche a étudier en France, et remonte les pays pour y arriver, car il n'a pas l'argent, en faisant la plonge, la cuisine par ci par là (et croyait moi il est très doué !). Et en se faisant expatrier. Ca fait 2 fois qu'il tente, avec sa soeur, et qu'ils se retrouvent de nouveau à Yaoundé, après avoir été brutalisés et plus.
On lui a un peu remonté le moral comme on pouvait et lui avons payé un pourboire (il nous a fait un prix sur le repas!) de sorte qu'il puisse se payer le taxi pour rentrer chez lui le soir.
Tout le monde aime son pays, le Cameroun, les habitants s'entraident et luttent pour vivre dans la joie et la bonne humeur, toujours. La fraternité n'est pas le slogan du pays (Paix, Travail, Patrie) mais est tellement plus présente qu'en France. Mais tous aimeraient que les choses changent, car ils n'en peuvent plus de vivre comme ça, en ayant juste de quoi payer le loyer et pas suffisament à manger.