Reveil difficile !

"Les gens ne vivent plus pour les belles choses
mais pour celles qui ont un prix
C 'est triste,
Mais c'est ainsi" D.

---

Hamed toque à ma porte, 'oui oui', ça retoque un peu plus tard, 'ouiiii' je me dépèche et BAM, je me tord le cou ! Faux mouvement. Puis j'ai une grosse morsure d'araignée.

« Ah, mais tu t'es dépêchée ?!! Pourquoi ? Il ne faut pas se dépêcher ici, prends ton temps, vraiment !! »

On fait un tour du village avec Eliz qui me montre l'hôpital ou elle travaille, et on va à la base voir le déroulement du bar.
Puis on monte les ordinateur à l'unité (= maison ou on loge), qui sont censé recevoir internet la semaine prochaine ! Les 3 ordinateurs sont opérationnels ! Il ne manque plus qu'internet.
Cependant, les activités de formation et de sensibilisation sont en bons débuts. Chaque domaine va être traité par la personne qui travaille dessus, sous forme de powerpoint pour les cours théoriques, puis direction la ferme pour le côté pratique.

Je vais puiser de l'eau au puit pour laver mon linge... C'est la file d'attente !

2sceaux, un pour laver, un pour rincer.  Il y a des enfants partout qui jouent, même dans la 'propriété' de l'unité. Des petits m'entourent quand je lave mon linge et disent qu'ils partent au centre acheter des beignets (de maïs, c'est pas mal !).

A l'instant ou j'écris, un petit 'Daniel' entre dans ma chambre, m'en offre un et repart !
Ici les gens sont vraiment en communauté, tout le monde se parle, on va chez le voisin demander ce qu'on a pas (niveau accessoire, hier nous sommes allé broyer les condiments chez quelqu'un qui en disposait).

C'est là qu'on voit déjà la France comme « chacun chez soi », des gens qui ne se regardent pas dans la rue, et ne 'perdent' pas de temps à échanger avec les autres. Ici, on ne peut pas faire 500 mètre sans s'arrêter parler à quelqu'un ou simplement échanger des « vous allez bien?! »

C'est même assez mal vu de ne pas s'arrêter, si c'est le cas, la personne en face pensera qu'on a une dent envers elle.

Tout le monde discute avec tout le monde, ce qui fait que la plupart des gens se connaissent au village, ce qui permet d'avoir constamment une ambiance chaleureuse (au sens propre et figuré... J'ai déjà de beaux coups de soleils !).

Je me suis acheté des sandales (les converses tiennent trop chaud!), à 2500 FCFA, environ 4,50€.
Puis un poisson pour manger, 2 poissons braisés  (pour 2 personnes) = 800 FCFA = 1,2€

On va voir la suite des évènements à la ferme, l'équipe à bien avancé ! Les charpentes sont terminées !

Ce soir, c'est couscous (de manioc) au gambo !
Et à toute heure de la journée, on grignote banane et ananas... Qui ont franchement plus de goût qu'en France... !
Les journées sont aussi rythmées par... La musique !

Mon thème se précise, Je vais travailler principalement avec Blasius, qui est chargé de toutes les techniques agricoles et est spécialisé dans l'ananas et le palmier à huile. Je vais collecter les différentes semences de maïs d'ici, il y en a 3 principales , apparemment : Blanc, Bleu et Rouge (bleu blanc rouge !)
Mais ce ne sont que les couleurs des espèces, à l'intérieur desquelles il y en a plusieurs. Au total, il y aurait 3 variétés purement locales, et 4 autres issu de l'IRAD, et donc hybride. Nous allons toutes les étudier, pour les comparer.
Puis, il va falloir défricher le terrain, et en faire plusieurs petites parcelles. Une pour chaque espèce, avec à chaque fois ; apport d'engrais chimiques, apport d'engrais biologique, sans apport (encore plus 'bio'). Afin de tester la meilleure façon de cultiver ici, en analysant les rendements et les maladies, leur résistances...
Puis on sème en mars, car la saison des pluies commence.
Pendant qu'il pousse, je vais récolter le maximum d'autres semences locales, pour les mettre en banque. Il faudra les caractériser, et rédiger des fiches sur chacune afin que les locaux puissent les utiliser au mieux, et avoir le maximum de choix de variétés. Date de semis et récolte, apports nécessaire, rendements... Tout ce que je pourrai fournir comme information sur chaque plante.
Ainsi, à Essé, les gens auront le choix de culture, avec le maximum de choix (on ne trouve que quelques semences peu variés, au marché).
En fin mai, début juin, on récolte le maïs, et surtout on analyse les parcelles ; Les plus productives, les plus résistantes etc.
Ainsi arrive l'analyse statistique et la rédaction d'un dossier permettant d'expliquer la meilleure manière de cultiver aux locaux.

Finalement, je resterai plutôt à Essé, ce qui me ravit !

Comments

[Gabriel]

Les engrais, c'est pas pour faire pousser plus vite ou autre : à la base c'est pour éviter d'épuiser les sols en leur rapportant autant de nutriments minéraux que les plantes leur en ont pris.
"sans apport", c'est pas "encore plus bio" (encore que...) c'est juste encore moins durable.

L'agriculture, c'est basé sur des cycles (carbone, azote, phosphate etc...) ; plus ils sont proches d'être bouclés, mieux ça marche !!

Réfléchis bien à ce que tu vois !